La découverte

Cela faisait des années que personne n'était rentré dans l'usine désaffectée. Même les pillards de basse-zone, jusqu'au dernier des petits voleurs de quartier n'y allait plus, tant tout le monde savait qu'il n'y avait plus rien.

Et pourtant...

Une caméra de sécurité bien dissimulée tournait encore. Plus personne ne regardait le moniteur auquel elle était raccordée depuis longtemps, bien sûr, mais chaque image était capturée. Cette caméra ne devait plus fonctionner longtemps. Voilà la dernière image à peu près nette qu'elle put prendre, malgré la poussière qui recouvrait son objectif.

La découverte Muetdh10

Taki avait laissé Sofia la veille, lui jurant qu’elle ne devait pas le suivre. Bien sûr, c’était comme l’inciter pleinement à venir, puisqu’elle aimait les interdits. Il aurait du s’en douter, il savait pourtant comment elle fonctionnait ! L’humaine aurait été capable d’y aller dans son dos, si bien qu’il l’aurait retrouvée à quelques mètres de l’entrepôt, en train d’escalader le grillage. Ses bras auraient été couverts de blessures tandis que ses vêtements seraient déchiquetés par le mur de fer qu’elle grimpait. Non, il ne fallait pas qu’elle se mette en danger ainsi, il ne voulait pas la perdre. C’est pour cela qu’il avait pris de gros risques en y allant à l’aube. Son amie devait aller en cours et ne penserait pas qu’il sortirait une fois le jour levé. Et pourtant si… L’ectoplasme avait bravé le premier interdit de Big Hornow : il était sorti en journée alors que cet espace temporel était destiné à la vie des hommes.

« Je n’avais pas le choix. » se convint-il en s’arrêtant devant l’entrée du local désaffecté.

Une odeur de pourriture et de drogue empestaient les lieux. Décidemment, cette délicieuse usine produisant des chocolats avait bien régressé. Quel dommage, ça devait être un bel endroit autrefois. Le fantôme donna un léger coup de pied dans une seringue qui était non loin de lui. Venir le matin ne servirait pas au projet ‘Nouvel An’ qui était en train de s’organiser progressivement, mais au moins il allait pouvoir repérer les lieux. Une fois devant la porte de la bâtisse, le monstre se rendit immatériel pour traverser la paroi.
L’intérieur était encore plus saccagé que dehors. On remarquait sur le sol du hall des traces d’explosions ou de boules de feu explosées. Laissant ses jambes le guider jusqu’à un petit bureau, il remarqua un vieux squelette dont la vie s’était éteinte. Il puait la charogne, comme si une dépouille fraîchement assassinée logeait là. Taki jeta des regards dans tous les sens. C’était pourtant vide…

« Il y a quelqu’un ? » lança-t-il.

Le silence fut la seule chose qui répondit à sa question. Pas un rat ni même la brise du vent ne faisait de bruit. Et dire que des monstres se battaient régulièrement ici. Avec un peu de chance il allait en trouver un quelque part, assoupi. Après tout, pourquoi pas : une créature aurait pu être blessée et serait en train de pourrir dans un coin.

« Heureusement que Sofia n’est pas là… Avec sa joie habituelle, elle aurait réveillé tout le quartier. » , soupira-t-il. « Bon, on va visiter un peu. »

Toujours sous forme spectrale, il s’aventura dans l’un des couloirs, cherchant un individu ou une dépouille dont il avait goûté la fragrance…

Dans le sous-sol du petit bâtiment attenant à l'usine, qui abritait autrefois les bureaux de la direction, Muetdhiver se déconnecta un instant pour réfléchir.

Un jeune homme était en train d'entrer chez lui. Il n'était pas humain, non, les humains ne passent pas à travers les murs. Un non-humain en pleine journée, il devait être courageux... Ou fou. Que cherchait-il ici ? Tout le monde savait bien que l'usine était vide. Un envoyé du commissariat ? Un chasseur de primes ? Sa fuite n'était en effet pas passé inaperçue. Se pourrait-il que la veuve de feu l'agent Garrainson ait payé un tueur à gages pour se débarasser du meurtrier de son mari ? possible. Il fallait en savoir plus. Muetdhiver se reconnecta.

Taki ne remarqua pas le rat qui se promenait au-dessus de lui, sur une poutrelle métallique. C'était pourtant par ses yeux que l'occupant des lieux observait la situation, en le contrôlant via quelques puces placées dans le cerveau du mammifère.

Il y a quelqu'un ? lança l'inconnu.

Soudain, Muetdhiver sursauta. L'une de ses créatures envoyait un signal d'alerte. Il changea son affichage mental, pour voir par les yeux d'un vieux chat de gouttière qui avait subi le même traitement que le rat. Un gang de jeunes voyous humains, qui avaient depuis peu choisi l'usine pour terrain de jeu régulier approchait.

Ce serait gênant que cet inconnu les tue tous, pensa Muetdhiver. Par contre, s'il en laissait un ou deux blessés, cela m'arrangerait beaucoup, pensa Muetdhiver. J'ai encore quelques essais à faire pour manipuler un humain, et je manque de sujets.

Muetdhiver éloigna le chat de ce qui allait être le champ de bataille, et reprit le contrôle du rat pour observer les combats à venir.

Les pieds de Taki foulaient le néant de ces lieux. Ses pas ne faisaient aucun bruit à cause de son immatérialité. Non, le seul son qui parcourait le vide était son souffle ou alors ses questions à voix haute. Il s’amusait à faire un de bruit pour alerter autrui : même si son cœur était arrêté et que le sang ne circulait plus en lui, il s’exerçait à respirer pour faire croire qu’il était humain. De temps en temps, il relançait des appels pour savoir si quelqu’un était là. Malheureusement personne ne répondait. C’était à croire que l’unique survivant était ce squelette dans le bureau près du hall. Et encore, il était difficile de le désigner sous le terme de ‘survivant’…

« Il n’y a pas un monstre ou un humain ici ? » lança-t-il pour la troisième fois.

Après cinq minutes de marches, l’ectoplasme décida de s’arrêter. Personne ne se trouvait ici ; il avait beau ouvrir toutes les portes des couloirs, il n’y avait pas le moindre individu. C’est alors qu’il entendit un son… C’était comme un tuyau en fer qui roulait de manière interminable. Puis un deuxième bruit retentit : c’était une voix.

« Aller, ne fais pas ta fillette, décroche cette porte ! »

L’ordre fut accompagné de plusieurs rires plus ou moins gras. Les individus étaient certainement de sexe masculin, les femmes ne riaient guère ainsi. Un cliquetis suivi d’un coup assourdissant détonna dans tout le couloir. C’en était trop, il fallait qu’il aille voir !
Le revenant se jeta à travers le mur le plus proche et se dirigea vers les intrus. C’était comme s’il se jetait dans des murs d’eau : il passait à travers sans recevoir une seule égratignure et sans grande difficulté. A chaque fois, de douces sensations le parcourait, des sensations que ne peut concevoir un être humain. Les individus avaient forcé la porte, il s’en doutait, toutefois il avait envie de voir cela de ses propres yeux. De la fumée lui indiqua l’endroit où les inconnus se trouvaient. De toute évidence, ils n’avaient pas utilisé de pinces ou de petits outils de cambrioleurs pour entrer ici. Ils avaient préféré utiliser quelques pétards nouvelle génération qui agissait comme de l’acide. Juste après leur explosion, les minuscules feux d’artifices avaient rongé l’entrée en quelques secondes.
Le jeune homme aux cheveux rouges se stoppa juste devant l’un des murs. De là, il pouvait voir l’effraction de ses propres yeux : un groupe de garçons mal habillés donnaient des coups de basquets dans la zone effritée, agrandissant ainsi le trou. Si les autorités comme la police voyaient cela, ils accuseraient obligatoirement un monstre ! Il n’y avait qu’eux pour être aussi barbares et aussi stupides pour s’en prendre à une vieille usine de chocolat… Parfois les hommes ne regardent pas bien cet univers, ils ne savent pas à quel point ils le détruisent eux même. Il n’y a pas forcément besoin d’êtres magiques pour les aider !

« Bon sang, qu’est-ce que ça pue ces trucs ! » ricana un étranger.
« On s’en fout, aller, passe devant le nouveau. »

Le dit ‘newbie’ se pencha vers le trou et entreprit de passer à travers. Ses soit disant camarades le poussèrent pour qu’il aille plus vite ou se fasse mal. Sans doute les deux, car il retomba sur ses mains, entaillant ainsi ses paumes à cause des fragments de portes.

« ’Tain, je me suis fait mal ! »

Ses camarades lui expliquèrent qu’il aurait du faire plus attention, mais ils rirent quelques secondes plus tard, montrant clairement qu’ils avaient exprès de lui faire du mal. Taki se fondit dans l’un des murs, puis attendit que chaque voyou rentre. Ils étaient au nombre de six. Tous portaient des vêtements sales mais de marques. « Encore des victimes de la mode », dirait Sofia. Elle n’aurait pas eu tort. La racaille s’amusa à tagger le bâtiment à l’aide de quelques bombes de peinture. Les initiales ‘MK’ se retrouvèrent sur le sol de l’usine désaffectée. Afin de les effrayer, le spectre quitta sa cachette et s’avança devant eux.

« Bonjour… On vous a déjà dit que les graffitis c’était mieux que ces lettres moches ? »

Un cri d’effroi retentit dans l’assistance. La meute d’humains se rassembla, pour ensuite laisser passer leur chef. Il n’était pas plus grand ou baraqué que les autres, la seule chose qui le démarquait était ce canif qu’il tenait fermement.

« Qui es-tu, le rouquin ? Qu’est-ce que tu fais dans notre planque ? Et pourquoi t’es tout pâle ? »
« Cela fait beaucoup de questions en même temps. Pourquoi ne commencerais-tu pas par répondre à la mienne ? »

Le garçon grogna comme s’il était un animal sauvage. Apparemment, il n’aimait pas les individus qui lui répondaient… Il se rua vers le fantôme, arme à la main et tenta de lui couper la gorge. La lame traversa l’image humanoïde, tranchant l’air. L’assaillant recula, à présent aussi blême que le mort.

« Bordel, t’es un de ces monstres… »

Il cracha sur le côté, maugréant quelque chose entre ses dents. Quelques instants plus tard, il leva vers l’ectoplasme un regard haineux, comme s’il lui reprochait quelque chose de grave. Le reste de l’assemblait avait cette même expression. L’un des plus petits qui portait une casquette murmura :

« Fantôme ou pas, on va te saigner. Compris Casper ? Tu vas payer pour tous les autres. »

Les garnements se ruèrent vers Taki dont la bouche s’élargit sous un sourire. Il souleva son pull pour en sortir une vieille arme à feu qu’il pointa vers ses ennemis. En un tir, il logea directement la première balle dans la tête d’un des garçons. La victime tomba, un trou sur le front, le cerveau lavant à présent la poussière sur le sol. Quelle bande de fous ! Ils espéraient réellement l’occire ? Ils n’étaient pas prêts d’y parvenir.

« Pauvres ignares, les ectoplasmes n'ont pas de sang... » soupira-t-il en visant un autre voyou.

Muetdhiver était content. Tout commençait très bien. Les voyous étaient en train d'entrer dans l'usine et la créature inconnue était en route pour l'interception. Un ectoplasme ? Possible. Ce serait bien d'ailleurs, ils ne sont pas connus pour fréquenter les milieux policiers. A moins que... ? Un piège ? Peu probable. Ni la maréchaussée ni Madame Garrainson ne voudraient avoir affaire à un esprit, d'ailleurs ils n'en auraient pas les moyens vu le prix que ceux-ci marchandent leurs services. Non, le mutant n'était pas encore assez connu pour que les services policiers fassent appel à des créatures non-humaines, et madame Garrainson n'avait sans doute pas les moyens de louer les services d'un ectoplasme, si c'en était bien un, aussi il se détendit un peu.

Par contre, le combat allait un peu plus vite que prévu, et l'ectoplasme (le fait que la lame ne l'ait pas blessé confirmait sa nature) allait un peu vite en besogne. Déjà l'un des loubards gisait dans son sang, et les autres n'allaient pas tarder à en faire de même ou à déguerpir. Par contre, Muetdhiver pouvait compter sur le fait qu'ils tenteraient de sortir par la petite ouverture qu'ils avaient pratiqué dans l'antique porte blindée. En un éclair, le mutant avait pris sa décision.

Il rappela le félin à lui puis se déconnecta. Le mutant vérifia l'état deses divers ajouts, générateurs et stimulateurs qu'il avait autrefois fait poser pour compenser la faiblesse de sa chair, puis partit en courant à quatre pattes dans les anciennes bouches d'aération, le chat en éclaireur. Muetdhiver sortit et se dissimula à proximité de la porte fracturée, prêt à attraper l'un des brigands qui sortirait. Il envoya son chat surveiller le combat.

Un nouveau coup d’arme à feu retentit dans le hall de l’usine désaffectée. Taki ratait rarement sa cible, surtout lorsqu’il s’agissait de vulgaires humains. Ils n’étaient pas rapides contrairement aux monstres et ne réfléchissaient pas toujours ; pour preuve, ils aspiraient à le tuer avec de simples armes ! Il n’y avait pas plus stupide comme raisonnement. Il resta malgré tout sur ses gardes. Rien ne lui disait qu’il ne craignait rien… Après tout, ces jeunes gens savaient peut-être comment tenir tête à un monstre tel que lui.
Quoi qu’il en soit, une nouvelle balle traversa l’œil d’un des fantassins. Il hurla de douleur en se tenant le globe oculaire. Tandis qu’il souffrait, Taki entreprit de le faire souffrir une seconde fois. Il allait payer pour tous les autres ? ce garçon aurait mieux fait de se taire et d’avoir un autre avis sur les créatures maléfiques ! Il vida son chargeur de moitié au niveau des articulations des genoux de sa victime. Le premier impact le fit basculer en avant tandis que le second le força à tomber à terre, les jambes à présent invalides. Il hurlait de douleur, suppliant ou demandant de l’aide à ses camarades. Ces derniers ne l’écoutaient pas et s’acharnaient à vouloir éventrer le spectre. Chaque arme, chaque coup traversait le corps du fantôme qui sentait comme des chatouillis. Quelle douce sensations que de toucher l’essence de ce qui matériel !

« Merde, aucun coup ne l’atteint ! Bordel, il faut battre en retraite ! » jappa le ‘newbie’.

Il n’attendit pas l’avis d’autrui et préféra prendre la poudre d’escampette. Il se jeta vers le trou qu’il avait créé. En se baissant, il remarqua un chat qu’il éjecta à l’aide de son bras.

« Dégage le chat, c’est trop dangereux. T’es con ! »

Il avança à quatre pattes puis quitta l’usine en courant. Le pauvre ignorait qu’une créature l’attendait non loin de là. Pendant ce temps, l’ectoplasme avait éliminé un autre voyou qui était tombé non loin du blessé aux jambes à présent inutiles. Celui-ci cherchait à ramper en direction de la sortie, mais avait trop mal à l’œil ou aux genoux pour vraiment fuir. Il mourrait certainement d’ici quelques minutes à cause de la douleur ou des efforts qu’il fournissait. Ne restaient debout que le chef de meute et un garçon dont la vue était obstruée par quelques mèches blondes. Les deux assaillants s’étaient calmés et cherchaient une solution. Le nouveau était parti, il les avait abandonné. S’ils s’en sortaient vivants, ils le feraient souffrir. On n’abandonne pas un bataillon aussi aisément ! Le leader scruta les alentours et remarqua un bureau ouvert. Il ignorait encore qu’il y avait le squelette à l’intérieur.

« Attends que l’on trouve une arme anti-monstre, tu riras moins ! »

Il se rua vers le petit local, son équipier à ses talons. Le spectre, qui était fort lunatique, avait envie de tuerie. Il n’allait guère s’apaiser tant que les deux jeunes garnements resteraient en vie. Il tendit le bras, visa l’un des garçons, puis logea la dernière balle de son arme dans son crâne. Ce fut beaucoup plus sanglant que le premier défunt. La balle ne fit pas que percer la tête de l’humain, elle visa celui qui était devant aussi. Le mort tomba sur son comparse qui chuta sous le poids du boulet qui lui tombait dessus.

« T’ain, c’est quoi ce monstre ? Vous ne vous vallez pas les uns les autres, vous êtes tous des assassins. »

Le revenant devint alors matériel. Il rangea son arme, puis s’empara vivement du col du chef. Il le leva au dessus du sol afin de lui montrer qu’il ne faisait pas le poids, pour ensuite le lancer sur le tas d’os. Le squelette se brisa sous la chutte du mauvais garçon qui se cogna la tête contre le mur.

« Tu m’as attaqué en premier, subis donc le sort qui t’est réservé… »

Un couteau suisse glissa dans les mains de Taki qui plaqua son ennemi au sol. Ce dernier avait un visage à la fois rempli de haine et de peur. Il en devenait presque attendrissant. Ce détail n’échappa pas au mort vivant qui esquissa un sourire.

« Rendez-vous dans l’au-delà. J’espère que d’ici là tu sauras plus réfléchir… »

A ces mots, il se pencha vers le voyou pour capturer ses lèvres. Alors qu’il savourait ce baiser volé, il enfonça son arme blanche dans le cœur de sa victime. Il détacha sa bouche de la sienne puis remonta la lame jusqu’à la gorge. La tête roula près du tas d’os. Le fantôme se redressa, reprenant alors sa forme immatérielle.

« Hum, j’adore quand les personnes sont ainsi. Si cruelles mais tellement désirables… Il a de la chance que je n’abuse pas de lui, je ne suis pas pervers à ce point. »

Le meurtrier essuya la surface de ses lèvres avec son pouce pour ensuite se diriger vers la sortie où il espérait trouver le fuyard. Le blessé qu’il avait torturé avait perdu la vie comme il l’avait prédit. Ne restait donc qu’un seul survivant… Pas pour longtemps.

Le mutant sursauta quand son chat fut violemment poussé par le bras d'un innocent. Le chat se retourna et le poursuivit jusqu'à la porte. Il était seul à en avoir réchappé, et l'arme de l'ectoplasme était vide. Deux informations capitales.

Muetdhiver aimait d'ordinaire la discrétion, mais il ne résista pas cette fois à aller jouer de son apparence. Il sortit de sa cachette juste à temps pour s'arrêter devant le newbie apeuré.

"Qui... qui... qui êtes vous ?" demanda le voleur.
"Je suis le propriétaire du lieu. Je pourrais vous laisser vous enfuir, mais j'ai besoin de vous, et en outre j'ai peur que vous ne disiez à tout le monde que l'endroit est encore habité. Tristement également, le reste de votre bande est mort. Mort. Sans vie. A cause de vous. Mais rassurez-vous, vous allez payer très bientôt votre dette envers l'humanité."
"Vous n'êtes pas humain !" cria le brigand avec dégoût.
"Si. Et non à la fois. Mais je vous raconterai cela une autre fois, nous aurons le temps."

Le newbie rassembla ce qui lui restait de courage pour sortir son couteau et se jeter sur le mutant. Celui-ci fut beaucoup plus rapide, et en un éclair, l'homme fut désarmé et poussa un hurlement de douleur quand Muetdhiver lui brisa les deux coudes.

"Suivez-moi docilement maintenant, nous devons partir avant que votre 'ami" ne se joigne à nous."

Muetdhiver avait mal calculé son timing, et ils approchaient de l'entrée du conduit d'air au moment où l'ectoplasme surgissait devant eux. Instinctivement, le mutant plaça son prisonnier gémissant entre lui et Taki. Les stimulateurs qu'il avait activés pour le bref combat contre le voleur lui donnaîent un teint encore plus pâle que d'habitude, mais il restait cependant plus coloré que le spectre.

Le spectre avait encore le goût du baiser sur ses lèvres immatérielles. De temps en temps, pendant qu’il courait, il s’amusait à passer sa langue sur sa bouche, comme pour apprécier de nouveau la tendresse volée. C’était si bon… S’il n’avait pas égorgé le tueur et que celui-ci était consentant, il aurait certainement partagé son savoir en la matière. A son grand regret, ça n’était pas le cas. Tant pis.
Alors qu’il se dirigeait à la suite du fuyard, il remarqua un félin dans un coin. Que faisait ce matou ici ? S’il avait le temps, il se serait agenouillé près de l’animal afin de jouer avec. Ca l’aurait calmé quelque peu. Au lieu de ça, il avait toujours envie de sang. Ce besoin ne se stopperait que lorsque le ‘newbie lâcherait son ultime souffle. Taki passa donc à côté du chat, mais ne manqua pas de le saluer.

« Au revoir petit être. Si tu as envie de viande, il y en a pas très loin… »

Aussitôt, il accéléra le pas, traversant la porte principale. Où était le voyou ? Il semblait avoir été très rapide pour fuir. L’ectoplasme repéra des traces de pas sur le sol. Cet indice lui arracha un sourire, il le suivit. En chemin, il avait rangé son arme blanche qu’il ne servait qu’au corps à corps ou pour ouvrir une bouteille d’alcool. Autrement dit, il s’en servait assez peu.
Il fila droit devant lui avec l’espoir de vite retrouver l’humain. C’est alors qu’il rencontra un être pour le moins incongru. Il s’arrêta et demeura silencieux. Le vivant était à côté d’une créature ni femme ni homme, il était difficile de discerner. Plutôt masculin que féminin, songea-t-il en plissant des yeux. Le pauvre être avait un visage hideux ainsi qu’une sorte de coquille en ferraille dans le dos. Si c’était un être humain, il avait du subir de sacrées chirurgies pour en arriver là. Etait-ce du à la magie ? A un scientifique fou ? A une simple greffe qu’il avait eu envie de réaliser ? Impossible de le savoir. Quoi qu’il en soit, l’aspect était assez impressionnant, voire repoussant. L’homme aux cheveux rouges n’en demeura pas absolument pas effrayé. Même si cette ‘chose’ était affreuse, elle ne l’inquiétait pas. En fait, elle semblait surtout se cacher derrière le fugueur, comme pour se protéger. Avait-il peur de lui ?

« Ahhh ! » s’exclama le revenant d’un air satisfait.

Il afficha un sourire chaleureux, comme si ses envies meurtrières s’étaient estompées.

« Je savais bien qu’il y avait au moins un monstre à l’usine désaffectée, même de bon matin. »

Le ‘newbie’ semblait nerveux : il s’était mis en position d’attaque, comme s’il en redemandait. Le décès de ses comparses ne lui suffisait donc pas ? Quel genre de gosse inconscient était-il ? Taki ignora l’attaquant et préféra s’adresser à la créature.

« Je suis Taki, un monstre, moi aussi. Je suis à la recherche de semblables. »

Le combattant semblait obéir à des ordres ou bien il agissait de manière encore plus stupide que son supérieur hiérarchique qui avait été découpé dans le bureau. Le fantôme hocha gravement la tête, puis souleva son pull. Son arme à feu déchargée s’y trouvait. Sous un mutisme déconcertant, il le prit entre ses mains, fouilla dans sa poche, puis sortit un chargeur de quelques balles. D’un geste vif, il jeta au sol l’ancien chargeur qui fut rapidement remplacé par un nouveau. Il était vain et idiot de croire qu’il se promenait avec uniquement une dizaine de balles dans son arme à feu, surtout dans un quartier à haut risque. C’était une vieille arme de l’ancienne époque, le genre de pistolet que l’on ne retrouve plus, même pas chez un brocanteur ; à la limite chez un particulier s’il était collectionneur. Comment se fait-il qu’il puisse contenir un chargeur avec autant de balles ? Difficile à savoir.
Le fait est que l’ectoplasme visait à présent l’épaule de celui qui voulait l’agresser. Il tira avec autant de sang froid que pour ses victimes précédentes. Il ne voulait pas le tuer, simplement le blesser pour qu’il se calme. Cet humain n’avait pas à s’immiscer dans sa conversation avec le mutant.

« Je déteste être interrompu… » murmura-t-il comme pour lui-même.

Il dévisagea l’humanoïde avec patience, ne baissant pas son arme pour autant.

Muetdhiver ne s'attendait pas à une réaction aussi violente de l'ectoplasme. Il resta figé, abrité derrière le "nebwie" qui lui servait de bouclier humain, en le tenant par les deux bras. Une subtile torsion de l'épaule de l'humain le maintenait dans un état d'immobilité parfaite, ce qui permettait au mutant de se coller à lui pour se protéger. Les drogues et stimulants, en quantité suffisante pour tuer un homme de deux fois son gabarit coulaient dans son organisme. Ses processeurs cérébraux tournaient à plein régime, lui donnant une vision ralentie et chirffrée du monde.

Chances de fuite : 82%. Risques de dommages irréversibles : 5%. Trop élevés. Il faut qu'il baisse son arme. Chances d'utilisabilité de l'humain : 52%. Encore correct, mais abandonnable au besoin.

Le mutant s'adressa au fantôme d'un air attristé

Oui, je suis un monstre, c'est ce qu'ils disent. Mais beaucoup de monstres me trouvent trop humain à leur goût aussi...

Puis il poursuivit, interrogateur, alors que le jeune humain commençait à tourner de l'oeil

Je ne vous ai jamais vu ici, me trompé-je ? Quelles sont vos intentions ?

Le bras de Taki était toujours tendu et orienté vers l’humain. Etre un ectoplasme avait un avantage : il n’avait pas vraiment de muscles et ne pouvait donc pas faiblir… De ce fait, il n’avait aucune crampe à force de rester ainsi. Si l’occasion se présentait, il serait même capable de rester ainsi pendant plusieurs heures voire journées. L’inconnu semblait être tout aussi résistant. Ca n’est pas parce qu’il était laid qu’il était faible. Alors pourquoi se cachait-il derrière ce voyou ? D’ailleurs le garçon n’avait-il pas cherché à fuir ? Qu’est ce qui le retenait ici ? Lui qui était si lâche et qui avait fuit dès la première occasion restait planté là, l’air agressif. Se pouvait-il qu’il défende le monstre ? Etait-il un serviteur ou un esclave ? Cette solution était peu probable. Ils devaient ne pas se connaître… Oui, ils avaient du se rencontrer puis se concerter pendant qu’il démolissait les autres jeunes gens.
Le spectre eut un petit rictus aux lèvres, mais s’arrêta aussitôt. Cela ne voulait rien dire de particulier, c’est juste qu’il réfléchissait. Il essayait de comprendre ce que les deux créatures s’étaient dites. Pourquoi le mutant avait-il peur de lui ? Avant de sortir son arme, il n’avait point l’air hostile. Peut-être étaient-ce ses cheveux de feu qui agissait comme une crinière qui l’avait effrayé. Après tout, rencontrer quelqu’un aux cheveux rouges n’était pas banal. (Cela dit, il y en a quand même trois dans le forum ! Cherchez l’erreur, hein ? =D) A moins que l’inconnu soit peureux de nature.

« Je vois… Vous vous exilez ici le matin pour ne pas avoir à rencontrer des monstres ou des humains ? Vous ne savez pas vraiment dans quelle catégorie vous placer… Je comprends plus ou moins puisque je n'appartiens à la fois au monde des morts et au monde des vivants. »

L’ectoplasme lança un sourire chaleureux, presque rassurant. Son visage affichait un état tranquille, apaisé ; c’est à dire tout le contraire d’il y a quelques minutes. Il scrutait l’être devant lui. Le mutant était collé à l’humain, comme si c’était une peluche gigantesque. Il ressemblait à un enfant accroché à son jouet. Heureusement que ça n’était qu’une ressemblance, car si c’était le cas, il l’exécuterait sur le champs ! Des mioches, quelle horreur !

« Vous vous trompez. Je suis déjà venu ici il y a assez longtemps afin d’assister à des combats intra monstres. Enfin ça doit faire quelques mois déjà… Je ne viens pas trop pour des raisons qui me sont personnelles. »

Ces raisons étaient bien sûr Sofia. Si cette jeune fille ne le suivait pas sans cesse, il irait fréquemment dans ce genre d’endroits interdits. D’autant plus qu’il aimait se battre, alors il s’amuserait encore plus. Malheureusement il devait veiller sur son amie. Il ne se pardonnerait jamais qu’il lui arrive quelque chose. Le fantôme reprit la conversation après quelques secondes de silence.

« Mes intentions sont simples : je cherche des monstres afin de les recruter… J'ai besoin de leurs services. Seriez-vous intéressé ? »

Son regard ne lâchait pas un seul instant ce Muet dont il ignorait encore le nom. Cela le dérangeait de ne pas pouvoir fixer un prénom à une personne. Il trouvait cela tellement peu humain de ne pas s’attribuer une identité… Le fait d’être oublié ou de ne pas avoir d’identité renvoyait à la notion de mort pour lui. Il ne comprenait pas comment les gens pouvaient avoir besoin de solitude vingt-quatre heures su vingt-quatre. On avait besoin de s’isoler, c’était évident… Mais fallait-il pour autant s’exiler ? Il décida de lui poser quelques questions à son tour…

« Et vous ? Que faites-vous ici ? Vous venez souvent dans cette usine désaffectée ? »

Muetdhiver continuait de réfléchir à toute allure.

Probabilités de comportement amical de l'ectoplasme : 68 % Probabilités de fuite recalculées : 95% Envisageable. Etat de l'humain en dégradation constante. Utilisabilité : 38%, en baisse.

Il reprit la parole alors que les données continuaient à défiler devant son oeil bionique.

Mon nom est oublié depuis longtemps, mais je me fais appeler Muetdhiver. J'habite ici.

Vous recrutez ? Je suis indépendant, je ne souhaite pas m'attacher à qui que ce soit. Mais j'ai besoin d'argent et de heu... sujets d'expérience comme cet humain. Par contre, je me vois mal négocier avec un monstre à l'arme levée.

L'homme aux cheveux rouges avait remarqué à quel point le mutant avait prononcé le mot "humain" d'un air méprisant. Pendant ce temps, le newbie perdait son sang à gros filets depuis son épaule fracturée par la balle de l'ectoplasme. Le mutant avait l'air de perdre patience

Utilisabilité : 29%

Vous me l'avez fait perdre. Il était plein de vigueur, un excellent sujet. Je ne vous remercie pas, qui que vous soyez. Alors, qu'avez-vous à proposer ? J'espère que cela en vaut la peine.

Invité

Dans le noir, la forme spectrale de Aéta passé relativement inaperçue aussi put elle approché les deux "monstres" en discutions sans ce faire remarquer tout de suite!

Elle préféra s'approcher dans le dos de la plus horrible des deux créatures de peur que le fantôme aux cheveux rouge qui semblait particulièrement dangereux ne puisse lui nuire tout de suite!

En effet si l'aspect du Muet semblait plutôt repoussant il lui paraissait pour l'instant beaucoup moins dangereux que Taki...

Une fois à porté du muet, elle lui tapota sur l'épaule pour engager la conversation... Mais pris bien garde de s'éloigner une fois le geste accomplie. Même s'il elle appelait la mort de tout son cœur elle gardait encré en elle des réflexe de survie en milieu hostile!

Excuser moi de vous importuner en pleine discutions messieurs mais je me demandais s'il restait par ici des créature suffisamment puissante pour ôter la vie à un fantôme ou si vous les aviez toute détruite depuis le temps que vous êtes ici?... S'il n'en reste pas soyez sur que ce n'est pas un problème.... Je trouverez surement de quoi faire ailleurs ...

Elle était pétrifier de peur et l'état de l'être qui servait de bouclier à la plus horrible des deux créatures ne la rassurer pas vraiment... Le pauvre être semblait aussi effrayer que mourant et au vu de son état on comprenais aisément qu'il ne soit pas

Le regard de Taki oscillait entre l’humain blessé et le mutant. Malgré le fait qu’il ai entamé le discourt, ce dernier était toujours accroché au fuyard. Peut-être étaient-ils amis ! Comme lui avec Sofia, ils se protégeaient mutuellement. Dans ce cas, l’inconnu devait être fort mécontent que l’ectoplasme ai égratigné son camarade. Le regret ne traversa pas un seul instant le mort vivant. Non, si ce con était agonisant, il n’avait qu’à s’en prendre à lui-même ou à sa bande. Il aurait du réfléchir avant de suivre son groupe et de vouloir l’attaquer.
Le spectre resta songeur, l’arme ne bougeant pas d’un pouce. [Restera-t-il comme ça à jamais ? Vous le saurez dans le prochain épisode ! Je sors.] C’est alors le monstre daigna se présenter. Ses paroles furent comme une petite flamme vitale dans la tête du fantôme. Alors cet étranger avait un nom… Muetdhiver ? Voilà qui était fort curieux. D’un autre côté, cela faisait toute son originalité. Cela changeait des noms japonais ou orientaux. C’est pour cette raison qu’il portait de plus en plus un vif intérêt à cette personne située devant lui. Un sérieux mystère planait autour de lui, telle une aura noire.
En effet, le Muet avait encore pour spécificité de résider en ces lieux… Avait-il un lointain lien avec l’usine désaffectée ? Ou bien avait-il trouvé refuge ici ? Il n’osa lui poser la question. Contrairement à Sofia, il n’était pas très curieux ; au du moins, juste ce qu’il faut.

« Je ne parlais pas forcément d’amitié, mais d’entente. »

A ces mots, il baissa son arme, qu’il garda toutefois en main. Il se méfiait d’autrui, même s’il était là pour négocier. Après tout, le Muetdhiver avait peut-être déjà entendu parler de lui. Si c’était le cas, à savoir quels vents il avait eu à l’oreille.

« Veuillez m’excusez pour cette arme. Votre sujet m’a agressé avec sa bande, je n’ai fait que me défendre. Ensuite j’ai pris cette attaque un peu trop à cœur… »

Il désigna d’un signe de tête l’air amoché de l’humain. Alors c’était donc cela. L’étranger avait besoin d’esclaves et cet humain en était un. Le reste peut-être aussi… Si cela se trouvait, c’était lui qui avait ordonné à la petite troupe de voyous de l’attaquer.

« L’argent n’est pas un problème. Etant un ectoplasme, voler dans les banques en passant par les murs est un jeu d’enfant. Donc si vous voulez être payé pour ce travail, je n’y vois pas d’inconvénient. Cet emploi consiste à détruire des monstres qui deviendront enragés vers le nouvel an. Je pourrai vous en parler davantage si vous acceptiez l’offre. »

Il n’y avait aucune entourloupe ; ça se sentait dans sa voix. Le mutant pouvait aisément sentir la sincérité qui s’échappait de la bouche de l’être aux cheveux rouges. C’est alors qu’une inconnue vint troubler cet entretien. Elle se plaça derrière le Muet et semblait terriblement effrayée. Etait-ce un autre sujet ? Quoi qu’il en soit, jouer les fantomettes étaient bien le genre de Léna ! Pourtant il lui avait donné rendez-vous le soir même et non la matinée. Elle devait plutôt dormir, cette feignasse ! Les paroles prononcées par la nouvelle venue troublèrent Taki. Donner la mort à un spectre ? Mais à quoi rimait donc tout ceci ?

« Vous ne nous dérangez pas, mademoiselle… » déclara-t-il d’une voix douce.

Forcément, les phérormones s’étaient activés lorsqu’il avait vu la silhouette et le visage de la belle… Elle était divine ! Une vraie beauté aux cheveux aussi rouges que lui. Une jolie fauve perdue… Quel dommage qu’elle dise de telles choses !

« Je suis moi-même un ectoplasme, je pourrais vous aider. Mais pourquoi donc souhaitez-vous vous donner la mort ? Une telle vie ne vous plaît pas ? »

Le jeune homme avait toujours rencontré des revenants heureux d’être entre la mort et la vie. Lui était partagé, mais restait très heureux de ses pouvoirs. Il toisa le regard de Muetdhiver, lui faisant comprendre qu’il ne l’avait pas oublié.

« Serait-ce un autre de vos sujets ? »

Les perceptions augmentées de Muetdhiver analysaient chaque regard, chaque mot, chaque geste. Ce que le mutant vit par ses yeux améliorés le rassura à moitié.

Comportement amical 87%, risques de double personnalité 26%.
Chances de fuite 98%. Dommages irréversibles 0.2%.
Utilisabilité du sujet : 4% - ETAT CRITIQUE -

Muetdhiver s'adressa à l'ectoplasme, d'un air faussement détendu. On pouvait sentir sa cruelle déception d'avoir ainsi perdu cet humain.

Votre offre peut m'intéresser. L'argent humain ? Oui, j'en ai besoin. Des cobayes, surtout... Celui là est presque mort, beaucoup trop tôt par votre faute, je lui avais promis une belle histoire avant sa neutralisation définitive. Vous êtes excusé pour cet impair et j'accepte votre offre, si vous acceptez de vous joindre à moi pour quelques chasses et me fournissez en monnaie.

Il sentit alors une tape dans son dos. Il se retourna pour voir un autre ectoplasme. La réaction ne se fit pas attendre. Le mutant lâcha immédiatement sa proie agonisante et bondit en un éclair de quelques mètres sur le côté, se retournant pour garder en vue les deux revenants. Les risques de piège étaient faibles vu le regard apeuré de l'ectoplasme nouvellement apparu, mais le mutant resta sur ses gardes alors qu'il répondait aux deux revenants.

Bonjour mademoiselle. Non, revenant aux cheveux rouges, je ne la connais pas. Et en aucun cas je ne me permettrai d'utiliser ainsi un non-humain. Jamais... Aller dans la mort ? Non, je ne sais pas.

Il ajouta d'un ton sarcastique en désigant l'humain qui finissait de perdre son sang dans la poussière de l'usine.

Peut-être devriez-vous lui demander à lui.

Invité

La jeune femme était terrifiée par les propos du monstre le plus horrible... demander à son bouclier humain... mais est-il au moins en état de répondre à une question? et même si tel est le cas, elle ne souhaiter pas vraiment discuter avec cet être sanguinolent!

MErci mais je pense que je vais décliner l'offre répondit la jeune femme au Muet

C'est alors qu'elle réalisa que Taki aussi avez répondu qu'il était lui même un spectre et que peut être il pourrait l'aider ... Mais pour une raison qu'elle ignorait elle ne pouvait s'empêcher de se méfier du jeune homme. Aussi lui répondit elle avec soin :

Je suis ravie de savoir que vous seriez près à m'aider monsieur et vous en remercie. PAr contre je suis désoler mais la raison pour laquelle je souhaite en finir avec la vie ne vous regarde aucunement même si je ne peux réprimé ma surprise face à une telle question. De mon point de vue se serait plutôt comment pouvait vous vouloir vivre encore alors que vous avez probablement déjà perdu la plupart des gens que vous connaissiez...
Mais bien évidement cela ne me regarde pas non plus!
Auriez un conseil en particulier à donner à un fantôme qui ne souhaite pas continuer d'errer sur cette terre?

Taki sentait bien que le dénommé Muetdhiver était furieux d’avoir perdu son sujet. Sa voix était pleine de déception, comme s’il avait eu de nombreux projets pour ce blessé. Pas de chance pour lui, l’ectoplasme était du genre à aller jusqu’au bout des choses, ce qui expliquait le fait qu’il ai tiré sur le voyou. Il cligna des paupières et écouta le mutant. Apparemment, il ne s’était pas trompé, il avait prévu plusieurs choses pour cet humain, ‘une belle histoire’ comme il disait.
Le fantôme pinça les lèvres. Si ce type rencontrait Sofia, il ne donnait pas cher à la peau de son amie. Que ferait-il d’elle ? Une servante ? Des expériences tordues comme il avait peut-être fait sur lui ? Il allait falloir qu’il redouble de vigilance. Hors de question que l’on touche à sa protégée.
Il s’approcha de la jolie jeune femme à qui il effleura l’épaule. Sa main passa à travers, elle semblait être en ‘mode’ immatériel. Etant donné qu’il était lui aussi sous cet état, il sourit. Au contact ectoplasmique, la revenante avait du sentir quelque chose de froid et à la fois électrique parcourir son échine. Cette sensation semblait impossible à décrire tant c’était troublant. Renouveler cette sensation lui permettrait sans doute de comprendre ce qu’il s’était passé, toutefois le spectre avait déjà rompu le contact.

« Soit… » murmura-t-il. « Je ne chercherais plus à en savoir sur vous… Je n’ai point à forcer une belle créature à écarter les lèvres pour en sortir des mots qui écorchent son cœur… »

Il plongea son regard dans le sien, puis se déplaça d’un pas léger. Le silence avait rempli son âme, si bien qu’il ne parlerait pas avant plusieurs minutes. Il se posta entre le Muet et la divine créature.
Alors comme ça elle était persuadée d’en finir rapidement avec la vie ? Fallait-il encore qu’elle soit matérielle, pour cela ! C’était étrange… Si elle souhaitait périr, autant mettre de la chair à la place de l’air. Il baissa lentement la tête pour réfléchir. A tout hasard, si ses suppositions étaient correctes, elle ne savait pas devenir matérielle. Dans ce cas, savait-elle se servir de ses talents d’outre tombe ?

« Quant à moi, je n’ai pas vraiment perdu des proches. Quoi que cela m’aurait amusé… »

Son visage s’assombrit : il songea à sa famille, à ses frères. Quelle petite bande d’enfoirés ! Il se serait bien vengé si certaines choses ne s’y étaient pas opposées. A cette heure-ci, il serait couvert de sang et aurait réduit ces meurtriers en miettes… Sa mère aurait trouvé des apéricubes à la place de sa progéniture !

« Bref ; j’ai un conseil à vous donner, effectivement. Néanmoins, il ne vous intéresse peut être pas. »

Il cligna des paupières puis se laissa happer par le sol. Son corps disparu sous la terre jusqu’au niveau de son torse. Il posa son coude sur le sol et enfouit sa tête dans sa paume. Sans bouger et à moitié dans le sol, il scruta la morte ainsi que le mutant. D’une voix mystérieuse, il murmura :

« Je peux vous apprendre à vous servir de vos pouvoirs de fantôme. »

En une demi seconde, il ressortit du sol et se planta à un mètre de Muetdhiver.

« Je n’enlèverais pas la vie d’une si belle revenante. Pensez donc à mon offre au lieu de rester sur vos positions. D’autant plus que je ferai cela gratuitement. »

°° Pas de payement en liquide, ni par chèque et encore moins en nature… °° songea-t-il.

Pour une fois qu’il était généreux, elle avait intérêt d’en profiter. Quoi qu’il en doutait. Elle devait avoir bien trop peur pour envisager quoi que ce soit. Il se pencha vers le Muet à qui il susurra :

« Je puis vous fournir des cobayes ainsi que de l’argent, ça n’est pas un problème. Humains ou monstres, je pour les fournis plus ou moins en bon état. »

Il songea à Léna. Ce serait très amusant de la voir à la merci de cet individu ! Soit elle ferait ‘ami-ami’ avec lui grâce à son sadisme, soit elle serait sa victime. Au moins avec cela elle cesserait de se changer en mioche ! Ca lui donnerait une bonne leçon ! Quoi que…Fourbe comme elle est, elle retournerait la situation à son avantage.

« Pour en revenir à cette chasse, ça ne devrait pas être un problème. Cela me permettra d’évaluer votre puissance et vous la mienne. »

On eut dit qu’il n’avait pas parlé. Aux yeux d’humains ou êtres inexpérimentés, il avait été tellement rapide que personne n’avait remarqué sa bouche remuer. Seul le Muet avait entendu ces chuchotis puisqu’ils lui étaient attribués. L’inconnue n’avait donc absolument pas entendu ce qu’avait dit Taki et ne pouvait point se douter qu’il était entré en communication avec le monstre.

Le mutant éclata de rire à la remarque de la fantômette.

"Vous pourriez lui demander quand même, regardez, il semble avoir trouvé comment aller vers la mort !"

Muetdhiver fut surpris lorsque le fantôme émergea à un mètre de lui, mais il ne fuit pas, ayant déjà conclu que l'ectoplasme n'était pas une menace pour lui.

"Votre offre est acceptée, murmura-t-il. Maintenant, je vais me retirer. Nous nous reverrons sans doute très bientôt, ici ou ailleurs."

D'une allure presque bestiale, galopant sur ses jambes et ses deux bras trop longs, le mutant fila vers l'entrée du conduit de ventilation le plus proche. Avant d'y pénétrer, il se redressa et murmura, un regard triste tourné vers le cadavre du newbie qui gisait dans la cour poussiéreuse.

"Tes frères maudits comptent un cancrelat de moins. Souviens toi, oui, souviens toi et ne faiblis pas"

Invité

Bien que le jeune fantôme semble savoir de quoi il parle la jeune fille ne lui faisait aucune confiance... Elle était tiraillé entre le désirs de partager ses connaissances pour pouvoir enfin mettre fin à son supplice et la méfiance que lui inspiré l'être ectoplasmique.
Ce fut finalement le rire machiavélique du Muet qui l'aida à ce décidé! Elle était trop mal à l'aise pour rester plus de temps seule avec ses deux être! Bien qu'elle ne soit plus qu'un cadavre et donc normalement plus d'aucun attrait pour les hommes, ces deux êtres était trop marginaux pour qu'elle puisse ce fier à cette évidence!
Elle décida donc de remercier Taki pour ça proposition à laquelle elle répondrait en d'autre lieu quand elle aurait prit ça décision!

Elle répondis aux deux être en même temps:

"Bien que votre compagnie à vous deux soit tout à fait charmante ... euh je crois qu'il me faut du tmeps pour réfléchir à la proposition de Monsieur le fantôme et je crois avoir besoin de rependre un peu l'air et de faire un tour dans cette ille avant de vraiment prendre une décision sur mes "ambitions" pour le futur!
Je vous laisse et vais me rafraichir à la ville! Au plaisir de vous revoir !"

Taki scruta le Muet à qui il acquiesça. Tant mieux qu’il accepte son offre, cela faisait un allié de plus pour le projet qu’ils mettaient en place pour le nouvel an. Il allait lui falloir retirer de l’argent à la banque au cas où le mutant demandait beaucoup. Cet être ne devait pas non plus être fou : il devait savoir que demander une somme exorbitante aurait pour réponse un refus. Dix mille euros pour une première paye devait être suffisant… Du moins, théoriquement. L’ectoplasme n’avait pas vraiment la notion de l’argent. Il savait ce que représentait une telle somme, toutefois ça n’était rien par rapport à tout ce qu’il pouvait avoir. Etre un fantôme était réellement synonyme de belle vie !

« Je vous contacterai… Mais si jamais vous me voyez ailleurs qu’ici, n’hésitez pas… » murmura-t-il à la créature qui partait.

Ce citoyen était vraiment étrange. Etait-il de ceux qu’on désignait comme un ‘monstre’ ? Il n’en avait pas vraiment l’air… Il semblait plutôt humain malgré son aspect repoussant. Certes, peu d’humains courraient à l’aide de leurs bras et de leurs jambes, cependant il avait quelque chose que les monstres n’avaient pas… Le spectre pouvait le sentir.
C’est alors qu’il vit que le gredin qui avait fait irruption dans l’usine remuait encore. Ses mouvements étaient presque imperceptibles, pourtant on voyait bien qu’il vivait et qu’il souffrait. Si la belle ‘fantômette’ décidait de partir, Taki achèverait ce newbie. Il n’était pas cruel au point de torturer cet ingénu. Il ressortit totalement du sol et écouta la belle. Elle souhaitait partir, comme il s’y était attendu. En même temps, quoi de plus normal pour une nouvelle défunte ? Elle avait peur de Muetdhiver ainsi que de lui. Il lui adressa un sourire en coin.

« Réfléchissez-y bien… Je suis fort aise que vous y songiez un peu. Votre écoute ainsi que votre attention sont déjà un grand pas dans cette décision. »

Il hocha la tête en la voyant partir : cette ville était chaotique pour une personne fraîchement morte. Elle allait être fort effrayée par la populace qu’elle considérait comme ses semblables ou par ces monstres bien souvent avides de chair fraîche.

« A tantôt, belle damoiselle. A très bientôt sans doute… »

Ca ne serait pas dur de la retrouver dans Big Hornow. D’une part les nouvelles allaient vite, de deux, les revenants à peine arrivés se faisaient aisément remarquer. Connaissant la ville comme sa poche, il n’aurait aucun mal à la retrouver. Quel était le nom de cette morte vivante ? Elle ne lui avait pas dit. Quelle déception. Il hurla avant qu’elle ne parte :

« Si jamais vous me cherchez, demandez ‘Taki’ ! En général les gens non humains savent qui je suis ! »

Il soupira puis attendit que la jeune fille soit très loin. Il s’abaissa jusqu’au corps du noob qui gisait dans son propre sang. Il glissa ses doigts entre les mèches de cheveux de la dépouille et posa son arme tout contre. Sans ajouter quoi que ce soit, il tira. La tête explosa littéralement, emportant la vie ainsi que les souffrances de l’inconnu. Le sang de son cortex passa à travers le corps spectral de Taki qui ferma les yeux. Il rangea l’objet qui faisait de lui un criminel pour enfin se diriger vers l’ailleurs…

Muetdhiver entendit de loin un coup de feu. On ne lui tirait pas dessus... Mais alors.... Non, l'humain n'était pas utilisable de toutes façons, le fantôme n'avait que fini ce qu'il avait commencé.

Plongé dans ses méditations, le mutant retourna vers l'ancienne salle de stockage de pièces détachées qui lui servait de chambre.

[Je quitte ce sujet ici]